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Sécurité alimentaire

Santé publique : la CEDEAO s’engage pour la production d’aliments de qualité pour le bétail par le contrôle des aflatoxines

Les aflatoxines constituent un problème majeur de santé publique en Afrique de l’Ouest, causant des décès par cancer, en raison de la contamination de la chaîne alimentaire. Ces toxines, présentes dans le lait et parfois dans la viande, sont principalement associées à des champignons qui peuvent proliférer dans les aliments pour bétail. Dans ce contexte, le Projet de recherche et innovation pour des systèmes agro-pastoraux productifs, résilients et sains en Afrique de l’Ouest (PRISMA) inclut une activité dédiée à l’accompagnement technique pour la production d’aliments de qualité destinés au bétail. Cette activité est mise en œuvre en partenariat avec l’Université Polytechnique de Madrid (UPM) et l’Agence espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID).

Dans le cadre de ce projet, une mission de mise à jour du volet alimentation animale et contrôle des aflatoxines s’est tenue du 5 au 6 novembre 2024 au Togo. Cette mission a réuni une équipe composée de chercheurs de l’UPM, de laboratoires partenaires du projet au Niger, Burkina Faso, Mali et Nigéria ainsi que des experts de l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation (ARAA).

Les activités rapportées par les laboratoires partenaires sont, entre autres, l’analyse d’aflatoxines avec l’équipement Charm EZ-M® qui a porté sur l’aflatoxine M1 (AFM1) dans le lait, l’aflatoxine B1 (AFB1) et les aflatoxines totales (AFT) dans les échantillons de tourteaux de coton et d’arachide, son de riz et de blé et d’aliments composés au Burkina Faso, Mali, Niger et au Nigéria. La mission a, par ailleurs, permis de faire des tests rapides de la présence d’aflatoxines dans des échantillons d’aliments bétail commercialisés par un cabinet et pharmacie vétérinaire à Lomé.

Cette mission a été très enrichissante pour les parties prenantes. Elle a permis d’aborder les défis et enjeux liés à la production d’aliments sans aflatoxines pour le bétail et de mettre en place une méthodologie harmonisée dans les quatre (04) pays. Il s’y ajoute i) l’insuffisance de spécialistes et de laboratoires équipés pour la détection des aflatoxines dans les denrées alimentaires au niveau régional, ii) les difficultés d’accès aux équipements d’analyse, iii) le coût prohibitif des réactifs pour les tests rapides et iv) l’absence d’une régulation en la matière. Les acteurs sont bien conscients des dangers liés aux aflatoxines et commencent déjà à utiliser des capteurs de toxines dans les aliments pour animaux. La problématique de santé publique liée aux aflatoxines reste donc à explorer davantage avec une plus grande contribution du projet pour une mise à l’échelle des résultats en Afrique de l’Ouest.