Environnement, forêts et conservation de la biodiversité

Environnement, forêts et conservation de la biodiversité

 

L’agriculture ouest africaine constitue une composante essentielle de l’économie régionale par sa contribution à la création de richesses, aux recettes d’exportation, à l’emploi et à la satisfaction des besoins alimentaires et nutritionnelles des populations. Elle se pratique malheureusement dans un contexte de dégradation forestière très accentuée, associé à une érosion de la biodiversité de plus en plus inquiétante, sans oublier la désertification, la pollution continue ainsi que les impacts croissants des changements climatiques au cours des dernières années. Bien entendu les pressions d’origine anthropiques (l'agriculture extensive et itinérante, l'exploitation forestière illégale et le trafic illicite de bois, de produits dérivés du bois et d'espèces sauvages protégées, l'approvisionnement en bois de chauffe pour l'énergie domestique et la surexploitation des produits forestiers non ligneux) sont à l’origine de cette situation.

Thématique d’une importance capitale pour la région, elle permet de montrer les passerelles grâces à des approches intégratives et intersectorielles, comment la gouvernance de l’environnement avec un focus sur les forêts et la conservation de la biodiversité participe i) au renforcement de la résilience des communautés, ii) au renouvellement du potentiel de biomasse pour le bétail et à iii) l’amélioration du niveau de carbone du sol et son atténuation dans le contexte des différentes zones agro écologiques d’Afrique de l’Ouest.

Face aux défis toujours croissants dans le secteur, la Commission de la CEDEAO a mis en place plusieurs instruments et mécanismes dont, entre autres, la Politique environnementale de la CEDEAO adoptée en 2008 et le Plan de Convergence pour l’utilisation et la gestion durable des écosystèmes forestiers en Afrique de l’Ouest adopté en 2013. S’y ajoutent des initiatives en cours et conduites de façon collaborative et partenariale dans les Etats membres et au niveau régional avec la contribution des différents partenaires techniques et financiers de la région. C’est le cas par exemple du : i) Projet de biodiversité et de changement climatique en Afrique de l'Ouest (WABILED) financé par l’USAID, ii) Programme Massif du Fouta Djallon, mis en œuvre en partenariat avec la CEDEAO, iii) Projet de rapport régional sur l’état de l’environnement et du climat, mis en œuvre par la CEDEAO, iv) Projet de règlement régional sur l’évaluation environnementale et sociale, mis en œuvre par la CEDEAO, v) Projet de mise à jour de la caractérisation de la dynamique des paysages de l’Afrique de l’Ouest et du Tchad (LuLc) mis en œuvre par le CILSS, vi) Projet de transformation globale des forêts pour les populations et le climat financé par la Suède et mis en œuvre par la FAO avec un focus sur l’Afrique de l’Ouest, vii) Programme d’appui à la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles, à la gouvernance et aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest (PAPBIO) et du Programme d’appui à la préservation des écosystèmes forestiers en Afrique de l’Ouest (PAPFor), tous deux financés par l’Union européenne.

Toutes ces initiatives participent respectivement aux axes stratégiques 1, 2 et 4 du cadre d’orientation stratégique de l’ECOWAP. D’ailleurs, dans la perspective d’une meilleure coordination de toutes les initiatives relatives à la gestion des réserves forestières et environnementales dans la région, les Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA en partenariat avec le CILSS encouragent fortement le travail collaboratif et les synergies entre les acteurs. Cette préoccupation, qui prend en compte le souci de durabilité, porte également sur les partenariats à consolider entre les institutions nationales, régionales et internationales travaillant sur ces thématiques ainsi que les partenaires techniques et financiers (ENABEL, FAO, PNUE, Union européenne, USAID, etc.).

La stratégie de mise en œuvre se décline à travers l’accompagnement à l’accès aux financements pour mettre en œuvre des projets et des actions innovantes, inclusives par le biais d’appels à propositions de projets de terrain, le renforcement des capacités, le partage d'informations, la recherche-action et la formation.