Dans le cadre de l’opérationnalisation de la Réserve régionale de sécurité alimentaire entreprise en 2015, des efforts importants ont été réalisés pour prendre en compte les spécificités des crises pastorales à travers un volet « Aliment du bétail » de ce dispositif régional. Le processus et les échanges se sont poursuivis jusqu’en 2023/2024 où un travail de documentation approfondie sur la filière a été fait avec la contribution de toutes les parties prenantes. La concertation technique régionale sur la mise en œuvre de la Composante Aliment du bétail de la Réserve régionale tenue à Cotonou (Bénin) du 28 au 30 mai 2024 a permis à la région d’aller vers un compromis.

L’objectif de cette concertation régionale était d’amener les acteurs nationaux et régionaux en charge de la réponse aux crises pastorales à discuter des meilleures approches d’intervention pour proposer une stratégie et des outils d’intervention efficients aux organes et instances statutaires de la CEDEAO en vue de l’opérationnalisation de la composante aliment du bétail de la Réserve régionale.

Considérant la pluralité des options issues des discussions pour répondre aux principales préoccupations que sont le manque de disponibilité en aliment bétail et l’insuffisance de financements, les participants ont plutôt recommandé de : (i) envisager un schéma d’opérationnalisation qui combine les atouts des différentes options et offre une palette d’appuis possibles en fonction de la situation pastorale, (ii) veiller à assurer la cohésion et la complémentarité entre pays sahéliens et pays côtiers et (iii) définir des déclencheurs clairs de l’intervention de la Réserve : par exemple la densité animale sur les espaces frontaliers, le taux de déficit fourrager, le suivi de la situation, la capacité du pays à couvrir les besoins du volet pastoral de son plan national de réponse, etc.

Pour l’opérationnalisation de cette composante aliment du bétail, la stratégie régionale de stockage devra, par ailleurs, prendre en compte d’autres aspects comme des échanges approfondis avec les acteurs des cadres existants tels que ceux du dispositif PREGEC sur le Cadre harmonisé, le volet pastoral des plans nationaux de réponse, l’information du marché, les indicateurs de crise, les indicateurs d’effet et impacts des interventions.

Quelle que soit l’option qui sera retenue, la stratégie devra valoriser l’expertise des organisations de producteurs à travers leur forte implication dans le processus et dans les organes de prise de décisions. Il est également souhaitable de toujours réaliser les bilans fourragers à temps avant le démarrage des cycles du PREGEC, ajouter au volet solidarité des stocks de proximité, le volet économique, privilégier les achats au niveau des pays d’accueil et travailler, entre autres, sur un manuel d’achat de l’aliment de qualité pour le bétail.