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Changements climatiques

Protéger l’environnement ouest africain

Pour la Cedeao, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les fortes mesures prises par les différents Etats du monde contre la pandémie du coronavirus montrent qu’il est possible d’agir en faveur du climat et de l’environnement, notamment en termes d’amélioration de la qualité de l’air.

La fermeture des frontières, des écoles, de plusieurs industries et usines ainsi que d’autres mesures visant à restreindre les mouvements et à assurer la distanciation physique dans le cadre de la lutte contre la pandémie ont eu des effets bénéfiques inattendus sur l'environnement. Bien que non encore documentés dans la région, ces bénéfices sont largement diffusés sur Internet et les réseaux sociaux.

En effet, cette pandémie a réduit les sources de production de déchets ménagers, médicaux et industriels d’une part, et augmenté en revanche d’autre part, le risque environnemental dans la plupart des pays de la région où les systèmes de gestion des déchets sont peu efficaces.

Les conséquences immédiates de la pandémie sur l'environnement sont donc, entre autres : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la réduction des polluants et des nuisances qui affectent négativement l'environnement urbain en Afrique de l'Ouest.

En dépit de ces avantages et défis induits, la Covid-19 a entraîné le report de plusieurs rencontres mondiales et régionales où des décisions et engagements importants auraient dû être pris pour renforcer la gestion de l'environnement et du changement climatique. De ce fait, la Commission de la Cedeao a également eu à reporter ou à trouver d'autres mécanismes pour organiser certaines réunions régionales essentielles pour discuter et obtenir des engagements des gouvernements sur la promotion, entre autres, de la durabilité environnementale.

Ainsi, les réunions présentielles prévues ont toutes été converties en des rencontres virtuelles à l’aide des outils de visioconférences existants tels que Zoom, Teams, Webex, etc. Cette pratique a entrainé des réductions drastiques des coûts de voyage, et par conséquent, une économie de ressources financières pour des activités supplémentaires au profit des populations. De ce point de vue, une recommandation, entres autres, serait d’investir plus de ressources dans les équipements et outils de confort pour les réunions en visioconférence. Ces mesures d’adaptation constituent de nouvelles habitudes et comportements professionnels qui devraient s’intégrer durablement dans les bonnes pratiques à adopter par les institutions et entreprises après la pandémie.

L'impact du coronavirus sur l'environnement pourrait donc être double et mitigé. En effet, la suspension des missions et autres déplacements dans le monde en général et en Afrique de l’Ouest en particulier, a pour conséquences la réduction de la pollution liée aux émissions des gaz à effet de serre, des polluants et des nuisances. En Chine par exemple, les restrictions et autres mesures ont entraîné une réduction de 25% des émissions de carbone et de 50% des émissions d'oxydes d'azote. Toutefois, la région pourrait être confrontée au défi d'une mauvaise gestion des produits jetables contaminés, ce qui entrainerait une aggravation de la propagation du virus.