En Afrique de l’Ouest, la pêche et l’aquaculture contribuent aux recettes des Etats à travers les redevances et les contreparties financières perçues dans le cadre des différents accords de pêche. Elles jouent un rôle important dans la satisfaction des besoins nutritionnels des populations qui disposent d’un faible pouvoir d’achat et constituent une source importante de création d’emplois pour plus de 9 millions de personnes à plein temps. La plupart de ces emplois sont rattachés au secteur de la pêche artisanale où les femmes représentent plus de la moitié du segment.

Les plus grands producteurs de ressources halieutiques sont respectivement le Nigéria avec 1169 480 tonnes, suivi du Sénégal avec 485 560 tonnes, du Ghana avec 393 800 tonnes et de la Sierra Léone avec 202 190 tonnes.  Les trois premiers représentent à eux seuls 1 323 233,5 tonnes soient 75 % de la production halieutique ouest-africaine en 2018.

Comparativement, les niveaux de production des pays continentaux sont bien moins significatifs que ceux des pays côtiers. En effet, la production cumulée du Mali, du Burkina Faso et du Niger représente moins de 10 % de la production régionale.

Les exportations totales des pays de la Cedeao ont atteint, ces dernières années, 447 000 tonnes avec le Sénégal comme premier pays exportateur avec à lui seul 74% des exportations régionales. Il est suivi de la Sierra Leone (4%) et du Nigeria (3%).

Les résultats d'évaluation du secteur indiquent toutefois que la pêche et l'aquaculture en Afrique de l'Ouest restent gangrenées, entre autres, par les défis suivants :

• mauvaise gouvernance concernant la gestion des stocks de poisson,
• menaces pour l'environnement marin aggravées par les mauvaises pratiques de pêche,
• importance de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée,
• faible valorisation des produits de la pêches, et
• insuffisance de la coordination et de coopération entre les institutions régionales.

Afin de faire face à ces défis, la Commission de la Cedeao met en œuvre, depuis 2017 avec le financement de l’Union européenne, le Programme « amélioration de la gouvernance régionale de la pêche et de l'aquaculture en Afrique de l'ouest (Pescao).

L’objectif général du Pescao est d’améliorer la contribution des ressources de la pêche au développement durable de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté en Afrique de l’Ouest. Plus spécifiquement, la Commission de la Cedeao cherche, à travers ce programme, à améliorer la gouvernance régionale des pêches dans son espace à travers une meilleure coordination des politiques nationales de pêche.

Tout en travaillant dans la perspective du Pescao, la Commission de la Cedeao pourrait également explorer rapidement la meilleure façon de renforcer le pouvoir de négociation de ses Etats membres, notamment ceux côtiers, de sorte qu’ils s’imposent dans les échanges commerciaux internationaux, comme un domaine maritime unique, conformément aux dispositions de la stratégie maritime de 2050 adoptée par la Commission de l’Union africaine.