En 2022,la CEDEAO s’est dotée d’une Stratégie régionale Climat (SRC) dont les objectifs d'adaptation et d’atténuation face aux changements climatiques par secteur (transport, agriculture, énergie, diminution de la fertilité des sols, foresterie, eau, santé etc.) constituent des enjeux prioritaires pour la région. La mise en œuvre effective de cette stratégie repose sur la mobilisation de ressources financières additionnelles innovantes dites « financement climatique ». La CEDEAO et le Fonds Vert pour le Climat conjuguent leurs efforts pour faciliter l’accès des parties prenantes auxdits financements.

Les États membres de la CEDEAO sont confrontés, à des degrés divers, à des difficultés pour faire face aux exigences de la lutte contre les changements climatiques et pour transformer leurs stratégies d'action climatique en projets bancables, notamment dans le secteur agricole.

Cette situation a été relevée dans la cartographie des flux financiers climatiques internationaux réalisée par la CEDEAO (2003 - 2022) qui montre, en effet, un déficit d’investissement dans l'action climatique, par rapport aux besoins conditionnels exprimés par les États dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Malgré des collaborations utiles avec différents partenaires, la nécessité d'augmenter le volume et l'efficacité des flux de financement climatique reste préoccupante.

Face à ces défis, la CEDEAO a renforcé sa collaboration avec les fonds internationaux dédiés à l’action climatique en particulier le Fonds Vert pour le Climat, qui est le plus grand fonds dédié au climat. L’un des axes de cette coopération est l’’accréditation de sa Banque d’investissement et de développement (BIDC) et de son Agence régionale pour l'agriculture et l'alimentation (ARAA) auprès dudit Fonds afin de multiplier les canaux d’acheminement des fonds climatiques vers la région à travers un accès direct. La CEDEAO offre ainsi un cadre propice à la réalisation des engagements climatiques de ses États membres et contribue activement à la mise en œuvre de l'Accord de Paris.

Dans cette perspective, et en complément à l'Initiative ouest-africaine pour une agriculture intelligente face au climat (WAICSA), qui vise à faciliter l'accès au financement pour une agriculture intelligente face au climat, l’ARAA a obtenu, en 2023, un financement de 1,4 million de dollars du Fonds Vert pour le Climat (FVC) en qualité de partenaire de mise en œuvre pour les États membres dans le cadre du programme d'appui préparatoire. Avec ce financement du FVC, la CEDEAO, à travers l’ARAA, va travailler à faciliter un meilleur accès à la finance climat pour la mise en œuvre de la Stratégie régionale Climat à travers (i) le renforcement de capacités institutionnelles et techniques, (ii) la préparation et la soumission de portefeuilles de projets et iii) le partage de connaissances et l’apprentissage.

Ce projet a été officiellement lancé les 12 et 13 mars 2024 à Lomé (Togo) au cours d’un atelier régional d’information et de sensibilisation qui a réuni toutes les parties prenantes qui sont notamment les ministères en charge de l’Agriculture, des ressources animales, de l’Environnement, les Autorités nationales désignées/points focaux du Fonds Vert pour le Climat au niveau national, les organisations régionales de producteurs (ROPPA, APESS), la CEDEAO , le CILSS/AGRHYMET, la BOAD, la BIDC et les partenaires techniques et financiers (Fonds Vert pour le Climat, FAO et UNOPS).

La mise en œuvre de ces actions contribuera à combler les lacunes et lever les obstacles identifiés et facilitera l’appui de la Commission de la CEDEAO aux États membres dans la mobilisation du financement supplémentaire de 239.852,18 millions de dollars exprimés dans leurs contributions déterminées au niveau national (CND) révisés pour les actions conditionnelles et inconditionnelles à l’horizon 2030.

Cette approche permettra également de contribuer à la résilience des secteurs de développement soulignés dans la Stratégie régionale climat de la CEDEAO. « Agir ensemble » dans le cadre de la solidarité régionale devient alors une nécessité absolue pour réduire la vulnérabilité de la région et faire face collectivement aux risques induits par les impacts des changements climatiques.