REGIONAL AGENCY FOR AGRICULTURE AND FOOD
AGENCE RÉGIONALE POUR L'AGRICULTURE ET L'ALIMENTATION
AGÊNCIA REGIONAL DA AGRICULTURA E ALIMENTAÇÃO
TITRE DU PROJET : « Innovations pour le développement d'aliments nutritionnels pour les jeunes enfants et leur mère au Burkina Faso, Mali, Niger et Bénin »
THEMATIQUE : « Fortification des aliments et production locale de produits de supplémentation nutritionnelle »
Les questions nutritionnelles sont devenues prioritaires pour les populations comme pour les institutions régionales ou internationales. Dans le cadre de la lutte contre la malnutrition les approches alimentaires constituent des leviers qui peuvent significativement contribuer à réduire la prévalence de la malnutrition. Dans cette perspective, le Gret a mené des expériences sur la consommation des farines infantiles à base de produits locaux et développe un modèle économique pour les insérer dans le marché local.
L’analyse de cette problématique fait ressortir différents points :
La qualité des produits est inégale. On note que la plupart des farines infantiles vendues dans la sous-région ne sont pas fortifiées, elles sont déséquilibrées en énergie comme en micronutriments. Dans le cadre de la fortification des huiles en vitamine A et des farines en fer acide folique, des entreprises ont amélioré la qualité de leurs produits grâce à l'assistance technique. En fait, cette assistance a commencé en 2007 avec le Projet A Qualité de l'UEMOA, devenu NORMCERQ (normalisation, métrologie et Certification). En 2014, l’Association Burkinabé de Normalisation (ABNorm) a contribué à l'élaboration de la norme sur les farines infantiles adoptée par les huit pays de l'UEMOA. Cette norme sera soumise à l'Assemblée des Ministres de l'Industrie de la CEDEAO, prévue en septembre 2016, pour être étudié par son Comité Technique de management
Les produits ne sont pas très diversifiés, il y a des efforts à faire sur l’offre de produits locaux formulés tant pour la prévention que pour la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée. Dans bien des cas, ces produits sont importés malgré qu’il soit possible de les produire localement. Il existe par ailleurs un marché potentiel et une demande accrue des produits. Dans cette perspective, le Gret a développé une boisson locale fortifiée avec un grand succès qu’il voudrait tester en milieu urbain défavorisé. De même, le Gret a formulé une farine de prise en charge de la malnutrition aigüe modérée qui après un test, a montré son efficacité en 2013 dans l’Est du Burkina, en collaboration avec le PAM. Compte tenu de son efficacité prouvée, il convient maintenant, de la mettre en production et d’en faire sa promotion. Dans le document de projet comme dans le rapport, il est question de farine et de boisson (pour les femmes enceintes, avec son nom local).
Les produits ne répondent pas toujours aux contraintes économiques des consommateurs. En effet, les prix des farines infantiles sont souvent élevés pour les populations à faibles revenus, alors qu’ils doivent s’adapter au contexte socioéconomique, notamment le pouvoir d’achat des communautés.
Dans ce sillage, le Gret a initié depuis un an une expérience de vente de bouillies fortifiées prêtes à consommer dans 4 quartiers vulnérables (dits zones non loties) de Ouagadougou. Cette expérience, dont les effets bénéfiques ont été constatés, s’est adaptée au contexte local, notamment à la capacité économique des ménages (la bouillie en sachet de 100 ml est vendue à 50 FCFA). Grâce au projet, elle pourrait être renforcée et diffusée dans 2 nouveaux quartiers de Ouagadougou.
Les produits ne sont pas suffisamment diffusés et connus. Les unités de production font face à des difficultés à créer des réseaux de distribution performants, en particulier en milieu rural et à faire connaitre leurs produits auprès des consommateurs. Bref, ils ne développent pas de stratégies marketing adaptées à leurs filières, en particulier pour les métiers centrés sur les aliments locaux transformés. Dans le cadre du projet, il est prévu d’analyser l’offre dans une perspective de réplication à l’échelon sous régional, permettant ainsi de diversifier ces produits voire contribuer à leur positionnement dans les interventions nutritionnelles.
Les producteurs de produits nutritionnels ne sont pas organisés. Ce constat traduit des difficultés en termes de coordination et d’harmonisation, ce qui rend laborieux les possibilités de mutualisation de certaines activités, notamment de formation, d’approvisionnement, de promotion, de distribution… mais aussi limite la possibilité de créer une synergie avec le secteur public ou privé qui s’investissent aussi dans la lutte contre la malnutrition.
Au vu de ces forces et faiblesses, le Gret avec son expérience reconnue, compte dans le cadre de ce projet contribuer à la lutte contre la malnutrition, de manière innovante par la mise en œuvre des interventions suivantes :
Faire un état des lieux de l’offre et de la demande en aliments nutritionnels locaux ; capitaliser les expériences en matière de production, de commercialisation et de promotion de ces produits dans quatre pays cibles de la CEDEAO (Burkina Faso, Mali, Niger et Bénin).
Cette étude permettra de répondre aux préoccupations des entreprises en termes de positionnement. Les institutions intéressées par ces produits pourront mieux connaitre l’offre, sa nature, sa localisation, sa qualité, la quantité mobilisable… Les services nationaux de nutrition pourront aussi orienter les politiques nationales en matière d’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant.
Cette évaluation sera menée donc dans 4 pays, présentant des caractéristiques différentes :
Burkina Faso et Mali : le marché des farines infantiles locales est parmi les plus développés, tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Il existe des unités de production artisanale dans les principales localités de ces deux pays, avec des circuits de vente en milieu péri urbain.
Bénin et Niger : Dans ces pays, le marché est plus restreint, mais en développement, du fait de la prise de conscience plus importante et de l’implication des partenaires. Un potentiel y existe dans le secteur privé, notamment dans les petites entreprises ou dans les unités artisanales. Cependant, la demande est à structurer et la qualité de l’offre à améliorer pour mieux positionner ces produits dans les standards internationaux.
développer de nouveaux produits en cohérence avec les besoins des consommateurs, en particulier.
Les spécificités des interventions sont relatives aux formes de malnutrition aigüe, mais aussi « urgence ou développement », à savoir :
Une farine pour le traitement de la malnutrition aigüe modérée (MAM), jugée efficace au Burkina en 2013 mais jamais produite ni diffusée à grande échelle. Dans cette optique, Misola Mali, qui fournit les farines Misola au Ministère de la Santé et aux ONG, est disposée à produire et diffuser cette farine pour la prise en charge de la MAM.
Des bouillies fortifiées prêtes à consommer dans les quartiers vulnérables de Ouagadougou. Depuis plus d’un an, ce produit a été lancé dans quatre (4) quartiers de Ouagadougou. Dans la mise en œuvre de ce projet, il est prévu d’étendre cette expérience à deux nouveaux quartiers
Un aliment de complément fortifié, destiné aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes, voire aux femmes en âge de procréer, sera distribué en milieu périurbain de Ouagadougou. Ce complément est déjà diffusé dans une province dans la région Est du Burkina, depuis 2008, avec succès.
Appuyer les structures nationales de normalisation du Mali et du Niger, à mettre en place des normes nationales sur les farines infantiles et appuyer celle du Burkina (ABNorm) à rendre opérationnelle la norme qui a été adoptée en mai 2014.
Renforcer l’organisation du secteur privé Burkinabé, impliqué dans la production de produits nutritionnels locaux, notamment autour de la Fédération des Industriels de l’Agroalimentaire et de Transformation du Burkina (FIAB) et l’Association Burkinabè des Unités Misola (ABMisola) qui en ont fait une forte demande. Avec l’avènement du mouvement SUN (Scaling- Up Nutrition), la structuration du secteur privé est d’actualité et souhaitée par la Direction de la Nutrition (DN), ce qui contribuera à améliorer l’organisation et la coordination des acteurs du privé et facilitera le partenariat, public, privé et société civile pour la fortification.
OBJECTIFS DE L’EVALUATION
Mener une revue des capacités techniques du projet ;
Fournir les éléments d’appréciation des capacités administratives, comptables et financières ;
Analyser l’impact potentiel sur les groupes cibles ;
Analyser (à la lumière des critères spécifiés dans les termes de références) l’efficacité, l’efficience et la pertinence ;
Identifier les besoins éventuels en renforcement des capacités techniques, administratives, et financières du projet ;
Formuler des recommandations à la lumière des forces, faiblesses et menaces identifiées.
Composition de la mission d’évaluation
Dr Ismaila Thiam, Expert Nutrition.
Amadou Mactar Konate : Coordonnateur PASANAO.
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