L’insécurité alimentaire reste une préoccupation centrale en Afrique de l’Ouest : selon la FAO, entre 2014 et 2016, 31,5 millions de personnes étaient sous-alimentées. Chaque année, des crises conjoncturelles inhérentes aux chocs de l’offre agricole et aux conflits touchent des dizaines de millions de personnes. Si la question des crises alimentaires a longtemps été abordée par le prisme des sécheresses dans les pays sahéliens, la crise alimentaire au Niger en 2004-05 et la flambée des prix en 2007-08 -un choc d’origine exogène à la région- ont accéléré la prise de conscience de nouveaux enjeux dans la prévention et la gestion de l’insécurité alimentaire.
Ces crises ont souligné la détérioration continue des revenus et des conditions de vie d’une frange importante de la population rurale, liée à la croissance démographique, la faible croissance économique et la dégradation écologique. Par ailleurs, la volatilité des prix nationaux, régionaux et internationaux est apparue comme une donnée cruciale dans l’approvisionnement des ménages qui dépend en grande partie du marché. Pour garantir l’accessibilité des produits alimentaires, l’interdépendance des pays de la région peut constituer une force, si des politiques et mécanismes pour la régulation des marchés des produits alimentaires sont mis en œuvre – reliant les politiques agricoles, alimentaires et commerciales des Etats et de la région.
Le Programme d’Appui à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle en Afrique de l’Ouest (PASANAO), placé sous la tutelle de l'Agence Régionale pour l'Agriculture et l'Alimentation (ARAA) de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et financé par la Commission de la CEDEAO et l'Agence Française de Développement (AFD), vise à répondre à ces enjeux. Il a été mis en oeuvre entre 2013 et 2018.